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[Micnera]

À prescrire même !

[raf]

c'est beau ... on vit ton écriture, ne t'arrête jamais 

[SugarMc Coy]

En fait jsais plus trop où j'en suis frère. Je commence à plus trop avoir de thunes. Le moteur bouffe de l'huile. Va y avoir des frais. Les boulots de manutention, y'a que ça ici. Ça et des promesses d'emploi. Et moi j'ai qu'un BTS de designer qui me sert à allumer le barbecue.
La manutention, les remplissages de containers à la main, j'ai déjà fait ça et sérieux c'pour les derniers de la classe. Je pourrais rentrer sur le port, mais c'est une mafia pire qu'en Sicile.
Je vais peut être devoir retourner à la chaîne. A la putain d'usine.
Ou finir le livre et démarcher les maisons d'éditions.
Ça va pas fort ici, y'a eu un avis de tornade, et le vent de la mer, humide et chaud veut nous empêcher de respirer.
Je dois couver une dépression ou un truc du genre. J'ai plus le gout à l'alcool à la fête. Que la mécanique qui m'intéresse. Faut que je reparte en croisade, que je parle loin et seul.
Avant faut changer le moulin, investir les derniers pessos dans quelque chose de bien.
Ou alors déménager.
Mes potes sont passés de 24 à 40 ans directement, en 1 an. On fait des soirées. Y'a pas de musique, pas de filles, pas d'alcool pas de chips.
Il ne reste que moi, enfin un pote et moi. Que ça ne dérange pas de manger avec les mains noires. Que ça ne dérange pas de dormir dehors. Tsais quoi l'hiver s'annonce rude.
Je reprends la fonte demain. J'ai 5 kilos à récupérer.

ça fait du bien e le dire.

Je m'appelle Mc Coy et je roule un peu trop vite.


Je m'appelle Mc Coy et je roule un peu trop vite.

[SugarMc Coy]

Et pour illuster ces foutus propos le dernier cliche en date



Notre cause vaincra.

[SugarMc Coy]

http://www.casimages.com/i/140925030023684433.jpg

Et si tu te demandais ou ca allait finir. Cest pas de sitot, Motojournal a publie ma lettre ouverte.


HAHA

Notre cause vaincra.

Nettoyage du lien. Mic

[raf]

     content pour toi .

[Coyoto 2]

Gare aux gueux avinés qui ne manqueront pas de réagir à ta prose !

Je sais que tu tiendras bon.

[SugarMc Coy]

Qu'ils respondent.

Le chevalier ne craint ni la chute, ni l'atterrissage. Encore moins le combat.

Le chevalier ne craint que l'immobilisme.

[Pilou]

Le chevalier ne craint que l'immobilisme.

C'est clair, ne faudrait pas que l'armure rouille ...

[SugarMc Coy]

Combien de bornes encore à tenir sur mes roues. Nous ne traversons que contrées à l'agonie. Où la désillusion règne en despote.
L'air vient se briser sur le nez de carénage. Une esthétique dantesque. Celle d'un muscle bike. Les lignes que je traçai jadis sur papier sont devenues des courbes sur lesquelles la lumière vient se briser. Gisant en miettes dorées sur l'airain de mes jantes. Empruntant tant à mythologie Grecque qu'à celle de Détroit. L'unique optique cerclée de chrome regarde sans crainte les mécréants dans le gris de leurs yeux ternes. Les entrées d'air gargantuesques se chargent d'abreuver le twin en barbarismes. Les décibels belliqueuses résonnent de façade en façade. Les ressorts de soupapes battent comme des ailes de colibri, en cadence incessante. Pour empêcher mon coeur d'imploser.

Baudelaire parle de nous. Baudelaire dit qu'on est seuls. Seuls au milieu des huées.

Les roues fendent l'opprobre et la grisaille du bitume, les bâtons de roues tournent au ralenti, tu me vois. Je disparais. Tu me vois toujours. Persistance rétinienne.
On est anonymes sur nos chevaux, tant pâte épaisse qu'on est ensemble. Des cadavres que la vie a quitté un jour. Pour mieux nous ranimer.
J'ai tant de fois frolé la mort sur l'asphalte. Cette fois dans la colline, où la lame de la faucheuse me caressai le plexus. Froide et émoussée. M'otant le souffle. Et cette fois encore où je décollai les roues à plus de 210. Un ciel de Satan s'effritant sur ma dorsale et ma nuque. Cervicales numéro cinq six et sept depuis inertes. La vertebre Atlas, celle qui de ses deux bras soutient mon esprit Inaptes à raconter quoi que ce soit. Mon corps n'a plus rien à dire. Mon corps se contente de se détendre et se contraindre. Pantin mal recousu qu'articulent seuls les ligaments de la pensée. Je ne suis plus qu'un esprit habitant les arbres à cames. J'ai cessé de regarder derrière, plein d'orgueil pour jauger d'où étaient les poursuivants. Je regarde désormais l'horizon. Pour ne pas choir, en equilibre. La ccorde des pneus sur le fil de cette faux, entre deux verites evanescentes. Ma clavicule sest brisee lors de mon adoubement par l'asphalte. Le chevalier glisse un jour son glaive dans un félon. En ressort une plume tachée d'encre noire.

L'encre noire pétrole qui comme sur la moto nous enveloppe dans nos desseins. A dos de motos. toujours et encore. Désespérément seuls. Seuls au milieu des huées. De ceux qui nous jugent ou nous blâment. Nous exterminent et nous engeolent. C'en est obscène.


Baudelaire. Baudelaire dit qu'on est seuls. Et il a raison. Nos seuls soupirs et nos rêves élimés, assez fins pour se glisser sous le cuir, nous tiennent le corps au dessus des 37 degrés. Les épées et les plumes seules Hespérides permettant nos envols. Chevaux puis rapaces aux ailes gonflées d'encre, d'octane, d'huile synthétique et de limaille de bronze.
Et au milieu des huées, nos ailes. Nos ailes de géant nous empêchent de marcher.


Je m'appelle Mc Coy et je roule un peu trop vite.

[Micnera]

Comme toujours : un pure régal

Ps : y a quand même un truc qui me chiffonne : où vas-tu chercher ton inspiration ?

[SugarMc Coy]

Au moment où le brin de chaîne se tend. Où l'arrière se tasse, où l'avant déleste.

[hans51]

En tout cas à chaque fois je me dis que c'est cool que tu aies choisi aprilia 

[Math]

Quand l'Albatros se fait chevalier d'airain post moderne, ce mélange de temps est un voyage immobile!
Il y a une sorte d'universalité dans ce que tu écris qui fais que je me retrouve dans ta prose comme si mon falcosaure avait inspiré ces lignes.
Elle est magique cette meule!
Notre cause vaincra

[SugarMc Coy]

Bon comme escompte je me fais tirer dessus a boulets rouges dans le MJ de cette semaine, page 12 et 13.
Detournement du vocabulaire, extrapolations a deux balles, Je me tate encore. Repondre ou non.
Ne me causerait-ce pas plus de tort qu'autre chose?
J'ai un bon texte sous la main que je souhaitais envoyer...
De plus j'attends quelques pieces venues du futur qui n'arrivent pas. je souhaitais debuter un topic cette semaine bon on attendra un peu.

Pour l'heure je fourbis patiemment mes armes.
Et le vent de la mer nous cuit comme une etuve.


Je m4qppelle Mc Coy et la moto me rend vivant.

[Pilou]

Qui a le MJ pour voir les réponses?

[SugarMc Coy]

Ben moi  C'est une reponse au pamphlet plus ou moins violent paru ya deux semaines, navre pour la photo, jai toujours windows 8 et le foutu qwerty.

<a href="http://www.casimages.com/i/141009123311510024.jpg" title="stockage photo">Lien vers mon image[/url]

<a href="http://www.casimages.com/i/141009123648312997.jpg" title="stockage photo">Lien vers mon image[/url]

Notre cause vaincra.

[Math]

La deuxième réaction est plutôt positive, en tout cas le gars va dans ton sens. Quant au premier, le pourfendeur de l'intolérance, c'est l'hôpital qui se fout de la charité!

[SugarMc Coy]

Oui comme disait un ami Les gens tolérants tolèrent les gens tolérants. Puis proposent d'émasculer et de brûler vifs tous les intolérants.
Livre de Moussa Chap. 1 Verse 6

[Bestof]

...la voilà ta réponse

[Coyoto 2]

Oui comme disait un ami Les gens tolérants tolèrent les gens tolérants. Puis proposent d'émasculer et de brûler vifs tous les intolérants.
Livre de Moussa Chap. 1 Verse 6

Où est la tolérance Mc Coy ?

Ton brulot, méme s'il correspond à l'idée préconçue que j'ai de certains motards, a un grave défaut/danger : il stygmatise, il classe, range, et crée des clans.

J'aime pas l'idée, on vit tous ensemble dans ce méme monde, faut supporter les amoureux de l'engin et de la vitesse, comme toi et moi, les amoureux de la bière et de leur blonde, et aussi les gamins bien élevés qui se trainent avec leurs oreilles de lapin sur le casque et leur jambe droite mollement tendue pour remercier les bagnoles qui se tirent devant eux.

J'aime pas grand chose de tout cela, mais y trouve quand méme des personnages, de l'humanité.

[SugarMc Coy]

Mais evidemment qu'il faut tolerer tout le monde, on ne peut de toutes facons faire autrement.
Et pour information j'ai aussi un 6oo Faz d'origine de papy et une 125 Motobecane de 1949 avec lesquelles je ballade tranquillement. J'ai du respect pour chaque motard de valeur. Du minot en 50cc kite au Gros rouleur BM.
Quand je dis Chevaliers je met en avant une valeur : l'universalite. C'est ce qui  j'esperais transparaitrait dans mes textes.
Peu importe ta machine et d'ou tu viens, mais plutot comment tu roules et ou tu vas.

 J'ai ecrit un texte au second degre, voire au troisieme. Le type ne repond au premier degre. Je pourrais le convaincre meme essayer de le persuader, que ce serait peine perdue.

Mon idee premiere c'etait  d'opposer a tous ces ploucs une resonnance. Un truc qui ne parle pas de faux folklore, de tape a l'oeil , de bruit et de mauvais gout. Que je le veuille ou non, c'est l'image de ces gens la qui me represente, moi.
Et des gens comme eux, pour le coup nous stigmatisent (concours de bruits, beuveries avant de rouler etc) vis a vis du reste de la population.

Les motards, ces types qui laissent le parc degueulasse en partant dont le chef ivre mort semble etre celui qui fait le plus de bruit.
Passant juste apres ca comment veux tu porter une image positive de notre culture aupres des profanes? Les gens nous voient comme des putains d'animaux.
Mon pamphlet a pour une fois employe les ficelles dont ces gens la se servent pour ligoter notre passion.
La ficelle amalgame. La ficelle inculte. La ficelle vulgaire.

J'ai estime qu'il etait normal de mon droit oserais-je d'offrir mon son de cloche. Il vaut ce qu'il vaut, c'est mon avis. Et simplement mon avis. Point. J'ai le droit de l'exprimer sans me pretendre archeveque de l'arsouille ou grand dada des twins. Rien ne sert de debattre. C'est une opinion, dont j'ai noircis les traits, par pur exercice de style (et parce que ca a bien fait marrer mes potes  ). rien ne sert de debattre, c'est de l'expression.

 

[SugarMc Coy]

Et parfois tu crois avoir lu, mais tu loupes l'essentiel, un message de soutien a eggalement ete publie page 12

<a href="http://www.casimages.com/i/141010123744423916.jpg" title="stockage photo">Lien vers mon image[/url]

Et j'en profite pour tous vous remercier pour vos encouragement, la et en general, ca me motive pour ecrire encore et encore.


Notre cause vaincra.

[krikri]

de toutes façons t écris ce que tu veux, tu roules comme tu veux, ou tu veux et quand tu veux. Ceux qui ne sont pas content, on les embrasse.

[Coyoto 2]

de toutes façons t écris ce que tu veux, tu roules comme tu veux, ou tu veux et quand tu veux. Ceux qui ne sont pas content, on les embrasse.

***Mot censuré*** Krikri, sauf qu'on n'a pas forçement envie d'être embrassés...

Et à Gary : c'est quoi ##la cause## ?

[brunofalco27]

Toujours super agreable a lire.
Continue de nous faire rever.

[SugarMc Coy]

Et les jours fusent et défilent. Dans ce gouffre horizontal qu'est la traînée aérodynamique de l'Aprilia.
Rouler c'est comme traverser le temps, chaque recoin du carénage, chaque écharde et imperfection attire sans faute le reflux. Ralentit la machine. La prise au vent m'oppresse, à mesure que je progresse, que la vitesse s’accroît. Que je me rapproche de l'immobilité. Que je me rapproche de la chute.
Le ronronnement du moteur souligne ma présence sur la voie de gauche. Tôt le matin. Ectoplasme. Chevalier spectral. Espèce dégénérée de grands singes. Branche branlante de l'arbre de l'évolution. Tanguant dangereusement au bout  de la chaîne alimentaire. Notre biosphère est se dégrade. Fluctuant au gré des cours du baril, de l'accent qu'il soit grave ou aigu posé sur le premier E de Répression. Du nombre d'arbres à cames dans la foret d'arbres à chats.
Mes mains gantées de cuir papillonnent sur les commodos. Pollinisant les éléments, mariant les avatars entre eux.
On ne parle même plus la même langue. Ils ne parlent que de vitesses de pointe, de puissance vapeur. Nous parlons encore plaisir. Encore sensations.
C'est vrai que la vitesse nous a sauvés. De la taule, de l'uniforme, du gris clair et de l'eau tiède. Mais L'adrénaline a bloqué depuis fort longtemps nos neuro-récepteurs. Pour nous la vitesse est une cigarette pour un camé. Un bisou sur la joue d'un amant. L'essentiel est ailleurs. Supérieur. Certains pilotes sont retrouvés pulvérisés sur les routes. Fascinés qu'ils étaient par les kilomètres/heure. La vitesse de l'impact est parfois telle que l'adrénaline n'est même pas sécrétée. Le cerveau ne perçoit pas toujours la mort. Et il se dit que leur conscience, comme nous, hante les routes à l’orée du jour.

Micro organismes mécaniques. Manufacture, manifestation éloquente du génie humain.
Empilage de pensées sensationnelles, d'idées directrices, que le temps et le génie ont poli. Les crapauds n'ont pas souillé l'albatros. Qui de ses grandes ailes gorgées de spleen franchit les océans d'amertume. Se pose dans des garages où la lumière vacille. Arme de guerre brûlante d'avoir craché ses douilles. Ton inertie calorifique réchauffe la route glacée de mes lendemains. Et dans le noir de mon garage je panse encore une fois tes plaies. Mon heaume devient presque aussi lourd à porter que ma vieille armure. Ne tient droit parfois que grâce à la seule prise au vent. Et parce que la route m'offre encore des Chevaliers. A défier, à saluer. A connaître. Qu'importe ta monture et d'où tu viens. Mais plutôt comment tu montes et où tu vas. Combats la gravité. L'immobilisme et le statisme de ton époque. Nous ne sommes que très peu comparées aux hordes qui nous assaillent. Ces prisons bondées. Ces gouvernements corrompus. Ces voitures en leasing et ce taux d'ozone dans l'atmosphère qui se mesure sur une échelle de pompiers.
Mais une victoire est possible. Notre passion est une langue. Et tant que nous la murmurons, la crions et l'écrivons, elle demeure vivante.
Les 300 Spartiates furent vaincus à thermophiles. Mais le récit de leur exploit a libéré les grecs qui triomphèrent à Platée. Le récit, les mots deviennent plus violents et conquérants de bouche en bouche. De page en Page.
Le Chevalier doit être le fusible. L'aqueduc qui abreuve. Le pont entre les idées.
Rappelle toi comment César érigea son pont sur le Rhin, terrassant d'effroi les barbares de Germanie. Par la simple communication et la virtuosité de sa technique. Par la main tendue sans trembler, poigne d'acier dans gant de cuir.

Puis vient le moment où les roues décollent du sol au bout de la route. Et mon moteur s'emballe. Les défauts aérodynamiques génèrent la portance du petit équipage. La Terre continue sa rotation. Se déplace de quelques décamètres au dessous de moi. Plein ouest. Plein Futur. Tout n'est question que d'amalgame de défauts, de recul, de point de vue et de hauteur sur la chose,

Je m'appelle Mc Coy et je roule un peu trop vite.

[hans51]

Yeah!

Ca y est, tu as récupéré un clavier azerty?

^^

[SugarMc Coy]

Je roule comme j'écris. En boucle fermée. En orbite autour de mes propres songes. Et tous les soirs, chaque matin, se posent les mêmes questions. Ce que tu lis en ce moment, ce n'est que de l'huile moteur chaude et fluide. Gorgée de limaille. Mon esprit travaille et les arbres de transmission, le pignon d'attaque, les crabots, les fourchettes s'entrechoquent. Les segments de feu éradiquent les doutes, réchauffent les prières. L'émeri de l'existence sur ces pensées fait office de pâte à roder redoutable.
J'ai compris qu'en ces instants, ceux où l'ont se déplace de photon en photon; nous ne recherchons que l'amour. Au moyen de la foi. Au moyen de la fougue.
Même s'il est de plus en plus dur d’être autre chose, le pied à terre, qu'une  armure variolée par la rouille. Qu'un heaume oxydé dans lequel le Mistral et les cris sifflent sans fin.
Seule la bannière trouve toujours la force de frotter sur le temps. Seul l'oriflamme mité par les défaites et les balles continue perpétuellement de défier la gravité

[SugarMc Coy]

Je roule comme j'écris. En boucle fermée. En orbite autour de mes propres songes. Et tous les soirs, chaque matin, se posent les mêmes questions. Ce que tu lis en ce moment, ce n'est que de l'huile moteur chaude et fluide. Gorgée de limaille. Mon esprit travaille et les arbres de transmission, le pignon d'attaque, les crabots, les fourchettes s'entrechoquent. Les segments de feu éradiquent les doutes, réchauffent les prières. L'émeri de l'existence sur ces pensées fait office de pâte à roder redoutable.
J'ai compris qu'en ces instants, ceux où l'ont se déplace de photon en photon; nous ne recherchons que l'amour. Au moyen de la foi. Au moyen de la fougue.
Même s'il est de plus en plus dur d’être autre chose, le pied à terre, qu'une  armure variolée par la rouille. Qu'un heaume oxydé dans lequel le Mistral et les cris sifflent sans fin.
Seule la bannière trouve toujours la force de frotter sur le temps. Seul l'oriflamme mité par les défaites et les balles continue perpétuellement de défier la gravité
J'ai un cuir noir. Imprégné de poison dans chacun de ses pores. Dans l'épaisseur de ce derme, sont cristallisés les doutes, les scrupules et les tourments. De l'épicentre cardiaque de mes battements, comme à la surface d'un lac, les impuretés affluent vers la périphérie de mon corps. Écorce, basalte, couche de cellules mortes qui refroidit en même temps qu'elle me protège de l'effroi. Exosquelette fusible, articulé défiant la Mort.
Ne réside à l'intérieur que mon âme nue en parfaite prise avec la route. Que les clapotis de mon cœur nettoient à chaque seconde. Que mes défaites, mes remords et mes amours perdus protègent des affres du temps. Nonobstant les traces de destruction sur mon visage, les herses que les fêlons dressent contre nous.
La société nous a tendu un piège. Les motos nous ont tendu la main.
Loin et pourtant si prés de tous ces pairs. Qui doutent et qui tremblent. La peur. La peur régit le monde. La peur terrible qu'ils nous assènent. La peur qu'ils nous font croire. La peur qu'ils nous font boire.
Les rouleaux du trip kilométrique embobinant au fil des bornes les douleurs dont souffrent les hommes. Comme dans un cocon, sans cesse refroidi par la prise au vent pour éviter la fission.
Arrive un matin, un soir, une nuit.
Où l'on cesse d'avoir peur.
Et enfin enfourchons nos machines. Nos walkyries. La peur n'est que de l'air. La peur est aspirée et écrasée sur les pistons par les soupapes.
Recyclage de poussière. D'angoisses et de phobies. Nos chevaux sont transformés par catalyse, par combustion de toute cette merde. Sublimes étalons assenant sans cesse au sol les coups de leurs sabots. Cœur cognant. Femmes battues. Comme la terre. Terres brûlées que nous trouvons. Dont toute énergie a disparu. Chevaux de fer recouverts de stupre et de cendres. Évacuant les remords, le carbone et la colère par sudation. Chevaliers contre lesquels s'écrasent atmosphère et tirs de sommation. Condamnés à errer, comme la parole de Dieu. De garage en garage. De plaines en plaines. D'admission en explosion.


Nous cueillons le jour à l'heure où la police cueille les voyous; car nos âmes sont désormais si légères,  qu'elles s'élèvent seules avec le Soleil.