Voilà, depuis que je suis papa je n'ai plus guère le temps de rouler.
Avant, c'étais les arsouilles entre potes le samedi ou dimanche aprém', ou les ballades en solo.
Puis naissance de mes 2 grumelles

Je m'en occupe toute la semaine (papa au foyer) donc pas de trajets boulot, et les week end je me vois mal laisser Madame "gérer" seule les 2 monstres, vue les semaines qu'elle passe au turbin!
Bref, plus le temps de rouler...
Ma 'tite femme étant compréhensive (et motarde aussi, ça aide

), j'ai de temps en temps l'occasion de tirer une bourre avec les potos. Mais bon, 150 bornes tous les 2 mois... ça vous laisse sur votre faim!
Alors moi qui ne suis (ou plutôt n'étais) pas du genre lève tôt, je me suis mis à un nouveau rythme: maintenant que les jours sont longs, debout aux aurores!
Ce matin, hop debout à 7h, café avalé en vitesse et on ze road!
Quel panard mes amis!!! J'ai découvert un nouveau monde.
Une nouvelle manière d'apprécier la moto.
Départ tranquille pour faire chauffer la belle, sur le ralenti pour ne pas réveiller le hameau qui dors encore.
La matinée est grisâtre, quelques rayons de soleil prometteurs percent les nuages, il fait frais...
Je roule tranquillement, pas envie d'arsouiller comme d'habitude après une longue période sans rouler. Etrange.
Sur une centaine de bornes, je n'ai pas vu un chat ou presque! Quel calme, juste le bruit du v twin et le sifflement du vent.
Traversée de villages sur un filet de gaz pour ne pas reveiller les braves gens qui dorment derrière les volets clos.
Juste croisé un ou deux grands pères matinaux, affairés à leurs jardins.
Pourquoi est ce que nos grands pères ne dorment plus, eux qui ont le temps? La peur du temps qui arrive à sa fin?
Le temps... je le prends ce matin. J'enroule tranquillement, me fais un peu plaisir dans les grandes courbes mais sans m'énerver.
Pas besoin de se soucier des autres, de devoir doubler des camping cars, de montrer à cet autre motard qu'on est pas une brêle, de forcer le sourire de cette blonde au carrefour.
Seul et heureux. Ce sentiment que le journée, la vie même est devant vous. Et que ce monde encore endormie rate quelque chose. Quelque chose que vous êtes le seul à vivre.
J'ai traversé St Emillion en voyant un marchant d'huitre et 2 promeneurs! A cette saison! Ca ne m'étais jamais arrivé!
Le temps de pouvoir prendre son temps justement, ralentir jusqu'à presque s'arrêter pour profiter de la vue, sans se soucier des autres puisqu'ils ne sont pas là.
Bestof avais créer un sujet là dessus: ces grands moments que l'on ne peut vivre que seul mais que l'on à envie de partager.
C'en est un.
Je pense que je vais rouler cet été...
Bonne journée à vous tous.