Pour compléter mes premières impressions je vais rajouter plusieurs infos après 4000 km parcourus.
L’autonomie.

280-300 km on peut l’espérer en enroulant mais la jauge n’est absolument pas fiable. En s’énervant un peu le moteur s’éteint à 240 km (243 pour être précis). On apprécie à ce moment pleinement le faible poids de la moto qui donne l’impression de pousser une grosse 125.
Les pneus. Ils feront encore 300 bornes maxi. L’arrière est presque HS et l’avant est proche des témoins. Dans l’absolu 4000-4500 km c’est pas mal mais j’espérais un peu plus compte tenu du rodage, du roulage dans les Vosges partiellement sur routes humides, du faible couple moteur et des pressions préconisées pour une moto si légère (2,5 AV /2,8 ARR). A confirmer avec le prochain train.
La finition.
Décidément pas terrible. Les protections du bras oscillant en plastique texturé se retrouvent déjà totalement poncées par les talons de bottes. C’est un détail dirais-je, à l’égal pourtant de la qualité globale perçue…indigne de la marque.
La partie cycle.
En utilisation énervée sur revêtements dégradé ou bosselé, les suspensions avouent quelque peu leur limite. Sur l’angle l’amortisseur peut marquer le pas par rapport au train avant et au freinage il est arrivé que la fourche talonne (une fois en condition « pas raisonnable »). Mais ça c’est vraiment pour chipoter parce que le train avant est absolument FA-BU-LEUX!
Je n’en reviens toujours pas qu’il puisse allier ainsi toutes les qualités. C’est vif, précis et stable tout à la fois, et à des niveaux que j’ai rarement connus même pris indépendamment.
Le moteur.
Je l’aime de plus en plus, comme s’il s’améliorait au fil des kilomètres...
Dans la presse l’adjectif « pétillant » est utilisé pour le qualifier. Le terme m’avait marqué et je le trouvais plutôt bien choisi, au début.
Sur du roulant avec des virages à grands rayons le moteur peut paraître fade en comparaison de motos de plus grosse cylindrée mais dans le sinueux, dans son élément, sa véritable personnalité se révèle: c’est un psychopathe.
A la moindre bosse il veut faire décoller la roue avant sur pratiquement tous les rapports (la moto lève naturellement en seconde au gaz), passé les 8500 il devient hystérique et s’envole 2000 tours plus haut la rage au ventre en véritable boule de nerfs.
Le moteur possède deux personnalités distinctes : tranquille et prévenante en bas, totalement rageuse en haut.
Petite conclusion résolument subjective.
Autant le passage du V60 au V4 ne m’a pas transcendé et j’ai toujours trouvé que le V2 était plus efficace sur route sans être technologiquement dépassé (le V4 est plus puissant, plus-mieux-bien niveaux moteur/chassis/facilité) tout en gardant une âme de moto à l’ancienne, autant avec la RS660 on sent bien la claque des 20 années d’évolution qui la sépare des V60.
Un samedi j’ai roulé avec la RSVR 01 et le dimanche avec la RS. Comme si on s’entrainait à courir lesté d’une charge de 20 kilos sur le dos, avec la RS on retire le sac et après y’a juste à se concentrer sur les placements et la trajectoire, tout le reste semble évident, facile et dosable.
Y’a moins de charme ou de mérite mais elle incite à repousser diaboliquement les limites et c’est probablement là son seul « véritable défaut » pour moi.